
Nous avons sélectionné 5 plantes sauvages comestibles et médicinales à cueillir au mois de mai : le sureau noir, l’aubépine, la prêle des champs, la stellaire et le coquelicot.
Vous pourrez les trouver lors de vos cueillettes printanières et elles sauront soulager certains maux ou ravir vos papilles ! Parce que chaque cueillette est une aventure, munissez-vous de votre couteau de cueillette, de votre panier et partez à la découverte des plantes sauvages !
Le sureau noir (Sambucus nigra)
Le sureau noir, (Sambucus nigra) est l’un des grands plaisirs de la cueillette de printemps. Il commence à fleurir dès le mois de mai, parfois jusqu’en juin selon les régions. Cet arbrisseau se reconnaît facilement : ses feuilles sont composées de plusieurs folioles (généralement cinq), son bois est souple, ses troncs souvent multiples, et son odeur rappelle étonnamment celle de la cacahuète grillée.
Les fleurs, très aromatiques, sont la partie la plus connue et appréciée. On en fait de délicieux sirops, mais aussi des beignets : il suffit de tremper une inflorescence dans une pâte, de la frire, puis de la rouler dans le sucre. Une gourmandise à savourer directement à l’arbre.
Les fruits, eux, arrivent en août. S’ils sont comestibles cuits, en confiture, en gelée ou en sirop, ces fruits au goût proche de la mûre, ils doivent être consommés avec précaution à l’état cru : en grande quantité, ils peuvent être laxatifs, voire provoquer des nausées. Certains les digèrent mieux que d’autres, mais la cuisson élimine les risques.
Côté médicinal, le sureau noir est réputé pour ses vertus contre les petits maux de l’hiver : rhumes, états grippaux, bronchites ou pharyngites. On utilise aussi bien les fleurs que les fruits, en infusion, en sirop ou en alcoolature.
Et pas d’inquiétude pour l’identification : tant qu’il y a du bois, il ne peut s’agir du sureau yèble (Sambucus ebulus), toxique, qui est une plante herbacée sans tronc ligneux, et qui ne dépasse guère 1,50 m. Le sureau noir, lui, pousse parfois en arbuste unique, mais le plus souvent en arbrisseau ramifié.
L’aubépine (Crataegus)
En mai, les haies s’illuminent des fleurs blanches de l’aubépine (Crataegus monogyna), un arbuste épineux et robuste, emblématique du printemps. Ses feuilles profondément lobées, ses inflorescences blanches à cinq pétales libres, et ses épines acérées la rendent facilement reconnaissable. Elle est souvent confondue avec l’épine noire (le prunellier), mais son écorce plus claire et ses feuilles découpées permettent de les différencier. Très mellifère, l’aubépine est une plante précieuse pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux, ce qui en fait une excellente candidate pour les haies champêtres à replanter.
La récolte se fait en mai, au stade des boutons floraux ou au début de la floraison, en prenant les inflorescences avec quelques feuilles. À ce stade, les fleurs sont bien fraîches, riches en principes actifs et en arômes. Leur parfum discret se révèle pleinement en infusion, en sirop, en vin aromatisé ou même en pâtisserie. Le vin d’aubépine, doux et floral, est particulièrement apprécié.
Les fruits, rouges et charnus, arrivent à partir de septembre. Riches en antioxydants, ils se cuisinent en compotes, sirops ou confitures, seuls ou mélangés à d’autres fruits. Ils partagent certaines molécules actives avec les fleurs, ce qui permet de combiner les deux pour bénéficier de leurs bienfaits toute l’année.
Côté santé, l’aubépine est reconnue pour son action régulatrice sur le cœur et le système nerveux. En infusion ou en alcoolature, fleurs et fruits sont traditionnellement utilisés pour apaiser les palpitations, les troubles légers du rythme cardiaque, les sensations d’essoufflement ou encore l’anxiété et les troubles du sommeil. Elle est précieuse pour accompagner les petits déséquilibres, mais en cas de problème cardiaque, il est essentiel d’en parler à son médecin.
À la fois belle, utile et médicinale, l’aubépine est une plante généreuse qui mérite sa place dans nos paysages comme dans nos tisanes.
La prêle des champs (Equisetum arvense)
La prêle des champs (Equisetum arvense) est une plante très commune, surtout intéressante pour ses propriétés médicinales, bien que ses jeunes tiges fertiles soient comestibles au tout début du printemps. Sa tige stérile, riche en minéraux et en silicium, est utilisée pour ses effets reminéralisants et anti-inflammatoires, notamment pour les douleurs articulaires (arthrite, arthrose, rhumatismes). Elle est recommandée en prévention ou en entretien, mais en cas de problème inflammatoire sérieux, un avis médical est préférable.
Pour l’identifier correctement et éviter de la confondre avec des prêles toxiques comme la prêle des marais, il faut vérifier que le premier article de la tige est égal ou plus long que la gaine, que la tige est verte, d’environ 0,5 cm de diamètre, et qu’en retirant un article, on observe une forme étoilée à quatre branches.
Elle s’utilise en infusion longue ou en poudre très fine, à raison d’une cuillère à café par jour. La grande prêle, à tige blanche et plus épaisse, est déconseillée. Même la prêle des champs doit être consommée avec modération : par cures de trois semaines, espacées de pauses.
La stellaire (Stellaria)
La stellaire (Stellaria media), aussi appelée mouron des oiseaux ou mouron blanc, une petite plante comestible de la famille des Caryophyllacées, comme la saponaire ou les silènes. C’est une plante facile à reconnaître.
Ses feuilles sont opposées, disposées deux par deux sur la tige, et à leur insertion on remarque souvent un petit renflement, comme un genou. Une ligne unique de poils court sur la tige : on voit des zones avec poils, puis sans, puis à nouveau avec.
Ses fleurs blanches rappellent une étoile : elles ont cinq pétales très profondément échancrés, ce qui donne l’impression qu’il y en a dix, et cinq sépales de même longueur que les pétales. Le fruit est une petite capsule qui s’ouvre par le haut pour libérer les graines.
On peut manger toute la plante : crue en salade avec un goût doux, un peu noisetté, ou cuite comme des épinards, en poêlée ou en velouté. Côté médicinal, on lui préfère sa cousine la saponaire, notamment pour les bronchites.
Le coquelicot (Papaver rhoeas)
Le coquelicot (Papaver rhoeas), cette jolie annuelle, aux fleurs rouges emblématiques, se trouve surtout en fleur au mois de mai. Mais ses jeunes feuilles apparaissent dès mars-avril, souvent en rosettes, sur des terrains récemment retournés.
Plusieurs parties du coquelicot sont comestibles. Les jeunes feuilles peuvent être consommées, mais avec modération, car elles contiennent des alcaloïdes légèrement toxiques si elles sont ingérées en trop grande quantité. On peut aussi cueillir les boutons floraux et les conserver dans du vinaigre, pour obtenir des sortes de « câpres » originales. Les pétales peuvent être utilisés pour décorer des plats ou pour réaliser des sirops d’un rouge éclatant. Enfin, une fois les capsules bien sèches, on peut récupérer les petites graines, qui servent en cuisine ou en décoration.
Sur le plan médicinal, seuls les pétales sont utilisés. Ils ont des propriétés sédatives douces, idéales pour favoriser le sommeil et apaiser le stress. Ils sont également antitussifs, particulièrement efficaces contre les toux nerveuses. On les emploie en infusion ou en sirop, selon les besoins.
Pour aller plus loin
Nous vous rappelons que la cueillette sauvage comporte des risques, que vous pouvez découvrir ici. Il est indispensable d’être sûr à 100% de vos identifications avant de consommer une plante, quelle qu’elle soit.
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