Le lierre terrestre, délicieuse plante aromatique
Le lierre terrestre, délicieuse plante aromatique
Comme d’autres lamiacées telles que la menthe, la mélisse ou la sauge, le lierre terrestre est une aromatique au parfum puissant. Non content d’apporter sa touche originale en cuisine, il soigne aussi toux, bronchites et petites plaies.
Qu’est-ce que le lierre terrestre (Glechoma hederacea) ?
Répandu en Europe et en Asie, le lierre terrestre Glechoma hederacea ou couronne de terre, pousse aussi en Amérique du Nord où il s’est naturalisé. Aimant les sols riches en humus, frais et légèrement humides, il forme des tapis denses dans la semi-ombre des lisières, sous-bois, bords de chemins, parcs, jardins et autres friches jusqu’à 1800 m d’altitude. En tant que lamiacée, famille à laquelle appartiennent d’autres aromatiques comme le basilic, la menthe ou le thym, le lierre terrestre dégage une odeur forte lorsqu’il est froissé : menthol et notes d’agrumes, résine, pollen et fond des bois… Les insectes ne s’y trompent pas, le lierre terrestre les attire en nombre !
Comment reconnaître le lierre terrestre : feuilles, fleurs et tiges
Les tiges sont carrées. La majeure partie de l’année, elles se contentent de former des stolons, comme le fraisier, qui rampent sur le sol pour produire de nouveaux pieds. Ce n’est qu’au printemps qu’apparaissent des tiges dressées de 25 cm. Ses feuilles sont en forme de cœur, crénelées de façon régulière, opposées et décussées (les paires sont décalées de 90° – pour prendre équitablement le soleil), duveteuses. Celles de la base sont en moyenne 3 à 4 fois plus grosses que celles du haut de la tige. On les cueille toute l’année.
Le contour des feuilles de lierre terrestre est régulièrement crénelé, elles sont bilabiées, c’est-à-dire en gueule de loup, violettes, parfois rosées. Réunies par 2 ou 3, elles partent de l’aisselle des feuilles.
On les cueille de mars à mai pour un usage médicinal. On appelle le fruit tétrakène, car il est formé de 4 petits fruits secs. La fleur est violette, en gueule de loup.
Plantes ressemblantes : confusions possibles avec le lierre terrestre
On peut éventuellement le confondre avec le lamier pourpre (comestible) dont les feuilles sont plus triangulaires, sans odeur, ramassées vers le haut. Ou la véronique de Perse (comestible), dont les feuilles sont alternes et la tige ronde. La violette (lire l’article), également, lui ressemble. Mais les feuilles de celle-ci sont crénelées plus finement, forment une rosette et n’ont pas d’odeur. Quant à l’alliaire (lire l’article) (comestible aussi), elle a des feuilles ondulées, quasi glabres et qui sentent l’ail – on peut d’ailleurs en faire une moutarde sauvage (voir la vidéo).
Utilisations culinaires du lierre terrestre : arômes et recettes
Mentholé, légèrement citronné et humique, le lierre terrestre s’utilise comme la menthe, la mélisse ou le basilic : en petites quantités. Il donne un fumet original aux salades, pestos, glaces, boissons, sauces, apéritifs, tisanes, etc. Et se marie bien aux champignons, cru sur une poêlée ou un velouté.
On mange ses feuilles toute l’année, crues. Cuites ou séchées, elles perdent leurs arômes.
Glace d’avocat au lierre terrestre :
- Faire un sirop : infuser 200 g de feuilles fraîches hachées pour 1 L d’eau. Filtrer. Ajouter 1,7 kg de sucre de canne, porter à ébullition douce 10 min et verser en bouteilles stérilisées.
- Mixer 2 avocats congelés, 3 càs de sirop de lierre terrestre, 10 feuilles, du sucre de canne et une pincée de fleur de sel. Mettre au frais pour conserver la texture glacée.
La tige dressée et fleurie apparaît seulement au printemps. C’est le moment de la cueillir pour ses propriétés médicinales.
Propriétés médicinales du lierre terrestre : toux, bronchites et plaies
Utilisé depuis le Moyen-Age comme plante médicinale, le lierre terrestre soigne les affections bronchiques et respiratoires. En particulier la toux grasse et les bronchites, rhumes et maux de gorge. Ceci grâce à la marrubiine, un dérivé terpénique aux propriétés expectorantes et de fluidification et évacuation des sécrétions. On le connaît aussi pour ses vertus anti-inflammatoires dues à sa richesse en flavonoïdes, et pour ses propriétés astringentes, décongestionnantes et cicatrisantes dues notamment aux tanins.
On l’emploie donc sur les petites plaies, ulcères et entorses sous forme de macérats huileux, pansements, cataplasmes, etc. Pour que ces propriétés soient optimales, il faut se servir des sommités fleuries (tiges, feuilles et fleurs) disponibles au printemps durant un mois et demi ou deux. Fraîches de préférence. En cas de bronchite par exemple, vous pouvez faire infuser 10 à 25 g de sommités fleuries par L d’eau bouillante, à boire en 3 – 4 tasses par jour. Le lierre terrestre ne serait a priori pas toxique pour les humains.
Pour aller plus loin
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