Plantes sauvages comestibles et médicinales en plein hiver : immersion au bois de Vincennes

Plantes sauvages comestibles et médicinales en plein hiver : immersion au bois de Vincennes

Contrairement aux idées reçues, l’hiver n’est pas une saison vide du point de vue botanique. Même lorsque les arbres sont dénudés et que la végétation semble au repos, la nature continue d’offrir une grande diversité de plantes sauvages comestibles et médicinales. C’est ce que démontre une balade hivernale au bois de Vincennes, guidée par Christophe, fondateur du Chemin de la Nature.

La bourse-à-pasteur (Capsella bursa-pastoris)

La bourse-à-pasteur est une plante très commune, souvent peu remarquée, car elle peut être confondue avec d’autres rosettes comme le pissenlit. Elle appartient à la famille des Brassicacées, tout comme le chou, la roquette ou le cresson. Son goût est relativement doux, rappelant légèrement le chou ou l’épinard.

Elle peut se consommer crue, en salade, mais aussi cuite, notamment en soupe ou comme légume-feuille. Toutes les parties de la plante sont comestibles, même si les feuilles restent les plus appréciées pour leur tendreté. Les fruits, plus fibreux, sont moins utilisés.

La bourse-à-pasteur est également connue pour ses usages médicinaux traditionnels. Elle est notamment utilisée comme plante hémostatique. En cas de petite coupure ou de saignement de nez, une feuille fraîche écrasée peut être appliquée directement. En usage interne, elle est parfois utilisée pour certains troubles féminins, de préférence sous forme fraîche.

Son identification devient très facile lorsqu’elle est en fruit : ses petits fruits en forme de cœur constituent un critère de reconnaissance très fiable.

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Le laiteron maraîcher

Le laiteron maraîcher fait partie du groupe des plantes souvent confondues avec le pissenlit. Comme les autres laiterons, il contient du latex, un critère important pour son identification. Sa nervure principale est légèrement anguleuse et peut paraître un peu triangulaire, contrairement à celle du pissenlit qui est bien arrondie. Les feuilles présentent parfois de petits poils dressés, ce qui permet de l’identifier plus précisément sur le terrain.

Le laiteron maraîcher est entièrement comestible. Les feuilles peuvent être consommées crues lorsqu’elles sont jeunes, ou cuites pour adoucir leur amertume. Les racines sont également consommables et peuvent être préparées de différentes manières, notamment en cuisson longue, ce qui permet de réduire l’amertume et d’obtenir une texture et une saveur plus douces.

Le laiteron rude

Le laiteron rude appartient lui aussi au groupe des laiterons et partage plusieurs caractéristiques communes avec le pissenlit. On retrouve la présence de latex, mais la feuille se distingue par une nervure principale plus anguleuse et parfois légèrement triangulaire. Les feuilles peuvent porter des poils dressés, ce qui constitue un critère important pour éviter les confusions.

Comme les autres laiterons évoqués, le laiteron rude est comestible dans son ensemble. Les feuilles peuvent être consommées crues ou cuites selon leur stade de développement. Une cuisson plus longue permet d’atténuer l’amertume. Les racines sont également utilisées en cuisine, notamment rissolées ou transformées après torréfaction pour des usages culinaires variés.

Le cerfeuil des bois

Le cerfeuil des bois est une plante très commune que l’on rencontre fréquemment dans les sous-bois. Il se reconnaît à ses feuilles composées, découpées en plusieurs folioles, et à son odeur caractéristique lorsqu’on froisse les feuilles entre les doigts. Cette odeur est un critère clé pour confirmer son identification.

Toutes les parties du cerfeuil des bois sont comestibles. Les feuilles ont une saveur aromatique douce et peuvent être utilisées crues ou cuites, en petite quantité. La plante est appréciée pour son goût délicat et peut être intégrée à différentes préparations culinaires, notamment en mélange avec d’autres plantes sauvages.

L’alliaire

L’alliaire est une plante très répandue, appartenant à la famille des Brassicacées. Elle se reconnaît facilement à son odeur d’ail lorsqu’on écrase ses feuilles entre les doigts. Cette odeur, parfois associée à une note rappelant le chou, est un critère déterminant pour son identification.

L’alliaire est entièrement comestible : feuilles, racines et graines peuvent être consommées. Les feuilles ont une saveur aillée qui se prête bien à une utilisation crue ou légèrement cuite. Les racines dégagent un goût plus fort, tandis que les graines rappellent la moutarde. C’est une plante très commune, souvent citée parmi les plus faciles à trouver et à reconnaître lors des balades botaniques.

Le sisymbre officinal

Le sisymbre officinal peut être confondu avec la bourse-à-pasteur au stade des feuilles. La différence majeure réside dans l’odeur : le sisymbre dégage une odeur forte et piquante, typique des Brassicacées, alors que celle de la bourse-à-pasteur est bien plus discrète.

Cette plante peut atteindre jusqu’à 1,50 mètre au printemps et produit de petites fleurs jaunes. Toutes ses parties sont comestibles, mais ce sont surtout les jeunes feuilles et les jeunes tiges qui sont consommées.

Traditionnellement, le sisymbre est également utilisé en sirop contre la toux et les extinctions de voix, ce qui lui vaut parfois le surnom d’« herbe aux chantres ».

Le cirse commun (Cirsium vulgare)

Le cirse commun est souvent redouté à cause de ses épines visibles sur les bords de ses feuilles. Pourtant, malgré leur aspect piquant et leur dureté, ces épines ne piquent pas réellement de la même manière qu’une ortie. Cette plante est entièrement comestible, à condition d’adapter sa préparation.

Les feuilles peuvent être consommées après cuisson. Revenues à la poêle avec un peu d’huile d’olive et des oignons, puis mixées, elles perdent complètement leurs piquants. La cuisson ramollit déjà les fibres, mais le mixage permet une texture parfaitement agréable.

Le cirse commun offre de nombreuses possibilités culinaires : pestos, tartinades, soupes, purées ou encore tartares végétaux. Son goût rappelle celui de l’artichaut, une saveur que l’on retrouve encore plus intensément dans sa racine, également comestible. La racine, blanche et sans piquants, est particulièrement appréciée.

Jeune, le cirse commun est plus aplati, avec des lobes moins redressés. En grandissant, ses lobes deviennent très marqués et orientés vers le haut, presque perpendiculaires à la nervure centrale. La présence de nombreux poils blancs est également un bon critère d’identification.

La benoîte urbaine (Geum urbanum)

La benoîte urbaine est une plante commune mais souvent difficile à identifier au début, car son apparence évolue beaucoup au fil des saisons. Elle possède des feuilles composées, avec une grande foliole terminale et une alternance de petites et grandes folioles. La plante est bien velue, avec des poils dressés.

Elle se reproduit également par des rhizomes, ce qui explique sa présence abondante par endroits. Même déracinée, elle repart facilement, ce qui rend la récolte de ses racines peu problématique d’un point de vue écologique.

La partie la plus intéressante de la benoîte est sa racine. Celle-ci contient de l’eugénol, une molécule présente aussi dans le clou de girofle. Cela explique son odeur caractéristique, à la fois épicée, fumée et légèrement terreuse, avec des notes rappelant la betterave.

En cuisine, cette racine est utilisée pour apporter une saveur fumée à des sauces, des purées ou des préparations à base de légumes ou de champignons. Les jeunes feuilles peuvent également être consommées au tout début du printemps, mais elles deviennent rapidement astringentes en raison de leur richesse en tanins.

Le lierre grimpant (Hedera helix)

Le lierre grimpant commence sa vie au sol avant de chercher un support pour grimper vers la lumière. Ce n’est qu’une fois installé en hauteur qu’il fleurit et produit des fruits. Ces fruits, foncés à maturité, constituent l’une des rares sources de nourriture hivernale pour les oiseaux.

Contrairement à certaines idées reçues, le lierre n’est pas néfaste pour les arbres. Il joue au contraire un rôle important pour la biodiversité, en offrant abri et nourriture, en conservant l’humidité et en participant à la formation de l’humus.

Les feuilles du lierre peuvent être lobées ou ovales, tout en appartenant à la même espèce. En usage, le lierre est surtout employé en externe. Les feuilles séchées peuvent être utilisées en infusion pour les gerçures ou pour soutenir la circulation sanguine. Elles servent également à la fabrication de lessive végétale, en décoction.

Le lierre doit toutefois être utilisé avec précaution, sur de courtes périodes et en petites quantités, car une utilisation prolongée peut devenir toxique.

Le pissenlit (Taraxacum officinale)

Le pissenlit fait partie des plantes emblématiques de la cueillette sauvage. Même en hiver, il reste consommable. Ses feuilles peuvent être mangées crues ou cuites, et ses racines offrent de nombreuses possibilités culinaires.

Pour identifier le groupe du pissenlit, plusieurs critères sont essentiels : la présence de latex, une nervure centrale bien arrondie et l’absence de poils dressés. Si la nervure est anguleuse ou pointue et que des poils sont présents, il s’agit probablement d’une autre plante, comme une chicorée, également comestible.

Les racines de pissenlit peuvent être rissolées à la poêle pendant une vingtaine de minutes. Elles deviennent alors douces et très aromatiques. Elles peuvent aussi être torréfiées pour produire une boisson rappelant la chicorée.

Sur le plan médicinal, le pissenlit est traditionnellement utilisé pour stimuler l’appétit, la digestion, ainsi que les fonctions hépatiques et urinaires.

La lampsane (Lapsana communis)

La lampsane appartient au groupe des laitues sauvages. Elle est très commune et se consomme facilement, aussi bien en salade qu’en légume cuit.

Elle se reconnaît notamment à son lobe terminal très développé, accompagné de lobes latéraux de taille décroissante vers la base de la feuille. Cette morphologie particulière permet une identification fiable une fois que l’on a pris l’habitude de l’observer.

Le laurier noble (Laurus nobilis)

Le laurier noble est bien connu pour son usage culinaire. À l’état sauvage, on le rencontre surtout dans le sud de la France. Ses feuilles peuvent être utilisées fraîches ou sèches, aussi bien dans des préparations salées que sucrées.

Les fruits du laurier noble servent notamment à la fabrication de l’huile de laurier, utilisée dans certains savons traditionnels. Les feuilles peuvent également entrer dans la composition de sirops, granités ou bonbons.

Il est essentiel de ne pas le confondre avec le laurier-rose, une plante mortelle qui n’a ni la même odeur ni les mêmes fruits.

Apprendre, observer et pratiquer en toute sécurité

Cette balade hivernale illustre parfaitement l’approche du Chemin de la Nature : apprendre à reconnaître les plantes avec rigueur, comprendre leurs usages et pratiquer la cueillette de manière responsable. Même en plein hiver, la nature regorge de ressources pour qui sait observer.

Au-delà des connaissances botaniques, ces moments de terrain permettent aussi de transmettre des règles essentielles : cueillir uniquement des plantes saines, bien vertes, en bon état, et toujours vérifier leur identification avant toute consommation.

Et comme le veut la tradition au Chemin de la Nature, la balade se termine par un moment convivial, autour d’un verre, pour prolonger les échanges et partager les découvertes de la journée.

FAQ – Questions fréquentes sur les plantes sauvages comestibles d’hiver

Peut-on cueillir des plantes sauvages comestibles en hiver en France ?

Oui. Même en hiver, de nombreuses plantes sauvages comestibles restent présentes en France, notamment sous forme de feuilles, rosettes ou racines. L’hiver est une saison idéale pour apprendre à les identifier.

Qu’est-ce qu’une balade botanique de cueillette ?

Une balade botanique est une sortie encadrée permettant d’apprendre à reconnaître les plantes sauvages comestibles et médicinales, leurs critères d’identification et les règles de cueillette responsable, directement sur le terrain.

La cueillette de plantes sauvages est-elle dangereuse ?

La cueillette n’est pas dangereuse si l’identification des plantes est rigoureuse. Lors des balades, les confusions possibles avec des plantes toxiques sont expliquées afin de cueillir en toute sécurité.

Quelles plantes sauvages peut-on observer lors d’une balade hivernale ?

Lors d’une balade hivernale, il est possible d’observer des plantes communes comme le pissenlit, la bourse-à-pasteur, la lampsane, le cirse commun ou la benoîte urbaine.

Faut-il être débutant ou expert pour participer à une balade botanique ?

Les balades botaniques sont accessibles à tous, débutants comme initiés. Elles permettent d’apprendre ou de revoir les bases de la botanique et de la cueillette de plantes sauvages.

Pour aller plus loin

Nous vous rappelons que la cueillette sauvage comporte des risques, que vous pouvez découvrir ici. Il est indispensable d’être sûr à 100% de vos identifications avant de consommer une plante, quelle qu’elle soit.

Pour apprendre à cueillir 6 plantes sauvages faciles à trouver et à identifier, découvrez notre newsletter gratuite.

Pour en savoir plus sur les plantes citées, vous pouvez consulter nos vidéos Youtube.

Et pour vous lancer dans des formations en ligne sérieuses et pédagogiques sur ces sujets, rendez-vous sur la page de nos formations. Vous pouvez tester nos plateformes au travers de la démo de la formation du cueilleur. L’inscription est gratuite !

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