Mettons la cueillette sauvage à l'honneur lors de la Fête de la Nature

A l’occasion de la Fête de la Nature qui se déroule cette année du 24 au 29 mai, nous avons choisi d’aborder le rôle bénéfique de la cueillette sauvage pour la biodiversité.

A quoi sert la Fête de la Nature ?

Créée en 2007 sur l’initiative du Comité français de l’UICN et du magazine Terre Sauvage, la Fête de la Nature rassemble chaque année, au mois de mai, les professionnels et passionnés de la nature et le grand public à travers des milliers d’animations.

A cette occasion, des milliers de manifestations sont organisées par les associations de conservation et d’éducation à la nature, les collectivités locales, les établissements scolaires, les entreprises, les particuliers… sur tout le territoire français, en métropole et en Outre-mer, dans les villes comme à la campagne.

Durant cet évènement, la nature et la biodiversité sont donc à l’honneur sur l’ensemble de nos territoires.

Pourquoi le Chemin de la Nature communique pendant la Fête de la Nature ?

En tant qu’organisme de formation de référence dans le domaine de la botanique, de la cueillette et la cuisine sauvage, et de l’herboristerie, Le Chemin de la Nature a pour objectif de transmettre au grand public la connaissance et l’usage des plantes sauvages et des champignons.

Outre nos formations en ligne, nous proposons chaque jour de nouveaux contenus gratuits sur nos réseaux sociaux, afin d’éveiller la curiosité et de partager notre amour pour les plantes et les champignons sauvages qui nous entourent mais aussi pour la nature en général.

Par nos messages, nos actions et nos formations, nous contribuons donc quotidiennement à la préservation de la nature et de la biodiversité.

Nous profitons de la Fête de la Nature, l’événement nature de référence en France, pour rappeler au plus grand nombre, le rôle majeur de la protection de la biodiversité, passant par l’évolution des comportements, l’acquisition des connaissances et bien entendu par le contact direct avec la nature.
Nous avons tous un rôle à jouer !

Pour encourager et favoriser cette dynamique, nous avons également choisi d’offrir une remise de 50% sur la Formation du Cueilleur durant la Fête de la Nature ; notre formation phare suivie par déjà plus de 8.000 personnes.

Des connaissances à vie et accessibles à tous !

Sensibiliser aux bienfaits de la nature par la botanique de terrain et la cueillette

Cueillir, c’est appréhender la nature sous un angle nouveau. C’est apprendre à observer, à étudier, à patienter, à respecter des cycles de vie et tout un éventail d’êtres vivants. Au Chemin de la Nature, nous sommes convaincus qu’apprendre la botanique et la cueillette est une porte ouverte vers le respect de la nature, et non sa destruction. Car tout bon cueilleur se pose la question de son impact sur l’environnement qui l’entoure, s’il veut retrouver les mêmes plantes l’année suivante.

De nos jours, dans notre société occidentale, on ne reconnaît plus que quelques plantes sauvages et comestibles. La plupart des sociétés vivant de la cueillette et reposant sur des cultures très traditionnelles savent identifier entre 50 et 300 espèces de plantes différentes en moyenne ! (1,2)

Est-il bon de cueillir les plantes sauvages ?

En encourageant à prélever des plantes dans la nature, ne contribuons-nous pas à ravager des écosystèmes ? Ne nuisons-nous pas à la biodiversité ?

Il est vrai qu’une plante de moins dans une forêt, c’est un hôte de moins pour un insecte particulier qui vivrait en symbiose avec, c’est aussi une source de nourriture en moins pour un animal peuplant les bois… mais élargissons un peu notre champ de vision.

Regardons d’où vient notre alimentation : sur 391.000 espèces de plantes documentées dans le monde, 5.500 environ sont catégorisées comme plantes comestibles. 3 espèces assurent à elles seules plus de 50% de la production alimentaire mondiale : le riz, le blé et le maïs ! Toute la production agricole mondiale dépend de seulement 120 plantes, dont 20 principales couvrent plus de 90% du marché ! Ce monopole de culture menace les écosystèmes, non seulement par la place qu’il prend sur les espaces sauvages, mais également par sa sensibilité possible à des parasites ou des pathogènes. (3, 4, 5)

Les espèces sauvages, de par leur grande capacité d’adaptation poussent partout : en lisières de chemin, en ville, dans le moindre espace qui n’est pas recouvert de béton. Elles ne prennent donc ni de surface cultivable, ni de surface cultivée la plupart du temps, puisqu’on s’évertue à éradiquer toutes ces “mauvaises herbes”, parfois à grand renfort d’herbicides.

Attention : éthique de cueillette à respecter !

De nombreuses règles de bon sens peuvent être utilisées pour limiter notre impact lorsque l’on cueille des plantes sauvages :

– ne prélever que des plantes qu’on a bien identifiées et dont on connaît l’usage : cela évite de faire le tri à la maison et de jeter la moitié de sa cueillette après coup.

– ne prélever que strictement ce dont on a besoin, pour notre usage personnel : cela paraît évident, mais cueillir quelques feuilles d’ail des ours n’a pas le même impact que de cueillir 150 kg de feuilles pour réaliser des pestos que vous allez vendre sur un marché !

– lorsque vous prélevez des bourgeons ou de l’écorce, prélevez les pendant des périodes d’élagage, ou sur des branches fraîchement tombées après une tempête.

– ne prélevez jamais de plantes dans un endroit où il n’y a que quelques individus : ce n’est ni assez pour vous nourrir, ni assez pour s’assurer que la population de plantes restera pérenne, le risque n’en vaut pas la chandelle.

– même lorsqu’elles sont abondantes, ne prélevez jamais plus d’un dixième d’une station (c’est-à-dire une communauté de plantes de la même espèce) dans un endroit donné. Il faut s’assurer qu’il y ait suffisamment d’individus pour que l’espèce puisse être pérenne. Si vous avez l’impression que la zone a déjà été cueillie, abstenez-vous également.

– dès que cela est possible, penser à cueillir avant une tonte par exemple !

Références :

  1. Sahlins, M. (1976). Age de pierre, âge d’abondance. L’économie des sociétés primitives. Gallimard.
  2. Descola, P. (2016). L’écologie des autres: l’anthropologie et la question de la nature. Editions Quæ.
  3. Royal Botanic Gardens, Kew (2016) The State of the World’s Plants Report 2016 (Londres, RU)
  4. FAO (Food and Agriculture Organization) (2015) The second report on the state of the world’s plant genetic resources for food and agriculture. (Commission on Genetic Resources for Food and Agriculture, Food and Agriculture Organization of the United Nations, Rome)
  5. Mainstreaming Agrobiodiversity in Sustainable Food Systems: Scientific Foundations for an Agrobiodiversity Index (2017). – Résumé en français
    https://www.bioversityinternational.org/fileadmin/user_upload/online_library/Mainstreaming_Agrobiodiversity/Summary_Mainstreaming_Agrobiodiversity_French.pdf (ISBN: 978-92-9255-065-3)