Que serait un Noël sans son beau sapin ? Sapin naturel ou artificiel ? Vous vous posez la question ? Nous aussi ! Car outre le fait qu’on puisse en manger les jeunes pousses d’épicéa ou de pin Douglas,
il est, pour beaucoup, un incontournable dans les traditions familiales de fin d’année.
La tradition du sapin de Noël
La tradition du sapin de Noël prend probablement racine dans la symbolique celte. Son feuillage persistant qui reste vert, même en hiver, est en soi un symbole de longévité, d’immortalité, de renaissance… pas étonnant qu’il ait été choisi pour illuminer les fêtes de Noël et la nativité.
Toutefois, le sapin de Noël décoré tel que nous le connaissons en France remonterait à une période plus récente. On en trouve la première trace d’archive en 1521 à Sélestat, en Alsace. Probablement dérivé des traditions germaniques avoisinantes, il connaît rapidement un succès auprès de la population. En 1738, l’épouse de Louis XV, Marie Leszczynska installe un sapin à Paris. C’est le succès assuré dans le reste de la France… qui n’imiterait pas la famille royale ? En 1781, le premier sapin s’exporte même jusqu’au Québec !
Très vite, chaque famille a son sapin à la maison et à présent… on a du mal à se représenter un Noël sans arbre où déposer des cadeaux. Mais chaque année, pour celles et ceux d’entre vous qui ont la conscience écologique la plus développée, un dilemme se pose : dois-je acheter un sapin naturel ? Un sapin artificiel ? Doit-on s’en passer ? Quel est l’impact de mon achat et comment le limiter, tout en conservant cette précieuse tradition ?
Impact carbone du sapin et alternatives
Figurez-vous que des chercheurs se sont aussi posés la question, nous donnant ainsi quelques éléments de réponse sur les meilleurs gestes à adopter pour fêter Noël tout en préservant l’environnement.
Le sapin de Noël est devenu une véritable industrie mondiale. Dans un rapport de France Agrimer de 2018, on fait état de 23,4% de foyers consommateurs de sapins. Soit en moyenne 7 millions de sapins achetés pour une année rien que chez nous, pour une somme totale dépensée de 186,7 millions d’euros ! Mais la question se pose : préférons-nous les sapins naturels ou les sapins artificiels ?
Pour le moment, seules 4% des personnes qui achètent un sapin l’achètent artificiel. Ce qui peut sembler intéressant, puisqu’un sapin artificiel se garde et se réutilisera d’une année sur l’autre.
Une enquête Ellipsos de 2009 s’est penchée sur le coût environnemental de production de ces sapins. Selon leurs estimations, il faudrait utiliser un arbre artificiel 20 années consécutives avant qu’il ne soit rentable en termes d’émissions carbone.
Les sapins artificiels étant produits avec des matières dérivées du pétrole, souvent à l’étanger, ils présentent deux inconvénients de taille. Ils sont polluants à produire et à transporter et peuvent de plus représenter des risques dans un intérieur clos, en raison des matières utilisées (PVC et autres). La plupart des familles avec des enfants ou des animaux de compagnie préfèrent pour cette raison les sapins naturels.
Le seul inconvénient, c’est que couper un arbre… cela reste détruire un petit écosystème ! Heureusement, les arbres de Noël sont de moins en moins prélevés directement dans des forêts, mais dans des zones de production dédiées. Une petite limite cependant, les semences de sapins proviennent souvent d’exploitations européennes en Géorgie par exemple, où les conditions de travail des employés ne sont pas toujours respectées. Des filières et des labels bio existent même pour la filière conifère désormais !
La meilleure espèce :
Traditionnellement sous nos latitudes, ce sont les épicéas qui étaient les plus utilisés pour décorer à Noël. Les arbres étaient prélevés directement dans nos forêts, mais sont maintenant cultivés en pots ou en pleine terre en prévision de la période de Noël. Leur forme est assez “pleine” et agréable, mais leurs aiguilles tombent vite. Certains vendeurs compensent donc avec un flocage de neige artificielle pour faire durer ces aiguilles plus longtemps… ce qui ne semble pas être une solution idéale si on veut éviter les matières plastiques. Petits conseils de sécurité toutefois, si vous craignez pour les risques d’incendie : maintenez toujours votre sapin loin des sources de chaleur, et arrosez-en le pied régulièrement.
Depuis quelques années, le pin Nordmann du Caucase est préféré par les consommateurs, bien qu’il soit un peu plus cher. Ses aiguilles sont plus résistantes et se dessèchent moins vite que l’épicéa. Cela dit… La plupart sont importés du Danemark ! Ce n’est pas négligeable si vous voulez éviter l’impact carbone d’un transport longue distance.
La filière sapin étant de plus en plus raisonnée et la croissance rapide de ces arbres permettant de stocker du CO2, le sapin naturel semble être une bien meilleure solution que le sapin artificiel. Acheter votre sapin localement auprès d’un petit producteur réduira également le coût et l’impact du transport. Des renseignements sont disponibles auprès de l’association française du sapin de Noël naturel).
Circuits de recyclage des sapins
Le tout pour ne pas “gaspiller” votre sapin de Noël est de savoir qu’en faire après les fêtes.
Les sapins artificiels sont faits en matières plastiques non recyclables pour le moment, c’est un argument de plus pour y renoncer.
Certains producteurs vous proposent de les acheter en mottes de terre, ou en pots. Cette option permet de les garder plus longtemps, voire même de les replanter dans votre jardin !
Si vous devez absolument vous séparer de vos sapins, pensez à les mettre aux déchets verts dans une déchetterie, et non pas dans la poubelle normale du bas de votre immeuble. Des actions de ramassage sont organisées par les communes, renseignez-vous auprès de votre mairie.
Depuis quelques années, les supermarchés vous proposent d’acheter des sacs à sapin pour être certains que les déchets de bois seront revalorisés. Les bénéfices générés sont même parfois reversés à des associations, comme handicap international. Plus d’informations sur l’avenir des sapins sur cet article du ministère de l’agriculture.
Nos alternatives au sapin :
Si vous avez déjà un sapin (ou un autre arbre) dans le jardin, pourquoi ne pas le décorer directement dehors ? Certes, c’est moins convivial pour les repas en famille dans le salon, mais pour certains, c’est l’intention qui compte.
Si vous n’êtes pas symboliquement attachés à avoir un arbre, il existe plein de solutions pour faire un sapin “do it yourself” avec les moyens du bord, et en recyclant des objets dont on n’a plus usage !
Quelques exemples des créations de notre équipe :
- L’arbre “bricolé” avec des branchages élégants et des décorations de Noël, idéal pour remplir un mur vide !
- L’arbre “livres entassés” qui donne un petit côté érudit à votre Noël
- L’arbre “dessiné” à la craie sur une peinture tableau noir. Ambiance de Noël garantie, et c’est effaçable ! Se décline aussi sur des peintures magnétiques ou des peintures “tableaux blancs”, il vous suffit d’avoir les bons feutres 😉
Pour aller plus loin :
– Les guides consoglobe de l’écologie pratique
– Association française du Sapin naturel
– Analyse du cycle de vie (ACV) comparative entre l’arbre de noël artificiel et naturel. Ellipsos. 2009
Nous avons également trouvé pour vous des tutoriels de sapins en guirlandes sur planches de bois, ou de sapins en tissus et patchworks. Mention spéciale pour les magnifiques sapins en bouteilles avant le recyclage.
Internet regorge d’exemples de sapins “do it yourself”, alors n’hésitez pas à aller faire un tour pour trouver l’idées la plus adaptée à votre matériel, à votre temps et à vos envies !
A vous de jouer pour nous envoyer vos plus belles créations !
Et si vous cherchez des idées de cadeaux, rendez-vous dans cet article pour des cadeaux originaux qui ont du sens !
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2 Commentaires
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merci pour cet article! replanter un sapin avec motte resté à l’intérieur est à tenter mais peu d’espoir que ça reprenne avec les différences de température qu’il aura subi… quant aux plantations spécifiques au sapin de noël, elles utilisent des parcelles qui auraient parfois pu servir à d’autres usages et acidifient le sol, non?
Tout à fait. C’est bien pour cela que l’on propose encore plus d’alternatives, même si les cultures de sapins tendent à faire des efforts pour le faire de façon raisonnée et dans le respect des écosystèmes locaux. 🙂
Merci pour votre commentaire Julie !
Eléa pour l’équipe du Chemin de la Nature